Associations entre les expériences négatives vécues pendant l'enfance et la santé mentale prénatale dans la cohorte française EDEN : Approches cumulative, centrée sur la personne et dimensionnelle

Les ACEs liés à la famille prédisent le mieux la dépression prénatale, au-delà du score cumulatif.

Associations entre les expériences négatives vécues pendant l'enfance et la santé mentale prénatale dans la cohorte française EDEN : Approches cumulative, centrée sur la personne et dimensionnelle

Les expériences négatives vécues pendant l’enfance (ACEs), telles que les conflits familiaux, les abus ou la négligence, peuvent avoir des répercussions durables sur la santé mentale. Durant la grossesse, ces effets peuvent se manifester par des symptômes dépressifs ou anxieux, mettant à risque la santé de la mère et de l’enfant. Cependant, l’utilisation d’un simple score cumulatif pour évaluer les ACEs peut limiter la compréhension des mécanismes en jeu, car elle ne distingue pas les types d’adversité les plus fortement liés aux troubles psychologiques.

Dans cette étude, menée auprès de 1887 femmes enceintes de la cohorte française EDEN, nous avons exploré l’association entre les ACEs et les symptômes prénataux de dépression et d’anxiété en comparant trois approches : le score cumulatif d’ACEs, le modèle dimensionnel de l’adversité et de la psychopathologie (DMAP), et l’analyse de classes latentes (LCA). Pour ce dernier, les résultats ont permis d’identifier trois classes d’exposition : faible risque, discordance familiale et adversité multidimensionnelle.

Les femmes ayant vécu ≥2 ACEs présentaient un risque significativement accru de symptômes dépressifs et comorbides. Plus précisément, les adversités liées au climat familial – conflits, séparation parentale ou manque de soutien affectif – étaient les plus fortement associées aux troubles de santé mentale pendant la grossesse.

Ces résultats suggèrent que toutes les formes d’ACEs n’ont pas le même impact et que les dimensionsqualitatives de ces expériences doivent être prises en compte. En allant au-delà du score global, l’approche multidimensionnelle permet de mieux comprendre la vulnérabilité psychologique prénatale. Cela ouvre la voie à des stratégies de prévention et d’intervention plus ciblées, adaptées à l’histoire individuelle des femmes enceintes.

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