Les études épidémiologiques passées, qui utilisaient les mesures de pollution de l’air extérieur réalisées par des stations fixes comme indicateur de l’exposition des participants, ont pu souffrir d’erreurs de classification de l’exposition.
Dans l’étude MobiliSense, les expositions personnelles à l’ozone (O3), au dioxyde d’azote (NO2) et aux particules fines de diamètre aérodynamique inférieur à 2,5 µm (PM2,5) ont été mesurées à l’aide d’un moniteur personnel de qualité de l’air. Les données de localisation spatiale, recueillies grâce à un récepteur GPS personnel et à une enquête de mobilité, ont permis d’extraire les concentrations horaires de fond des polluants auprès de la station de surveillance Airparif la plus proche. Au total, 851 343 observations au niveau de la minute ont été modélisées pour 246 participants.
Les lieux visités, y compris le domicile, représentaient la majorité des observations (93,0 %), suivis par les déplacements actifs (3,4 %), tandis que les transports routiers et ferroviaires représentaient respectivement 2,4 % et 1,1 %. La comparaison entre les expositions personnelles et les concentrations mesurées par les stations pour chaque participant a révélé des corrélations de Spearman faibles : 0,23 pour le NO2, 0,21 pour l’O3 et 0,27 pour les PM2,5, avec des variations selon les microenvironnements (allant de 0,06 à 0,35).
Les résultats issus de modèles à effets mixtes ont montré que les concentrations mesurées par les stations expliquaient très faiblement l’exposition personnelle (R² < 0,07) pour tous les polluants étudiés. Seuls quelques modèles affichaient un R² supérieur à 0,15, notamment pour l’O3 dans les microenvironnements de déplacements actifs (R² = 0,25) et pour les PM2,5 dans les déplacements actifs (R² = 0,16) et les transports ferroviaires séparés (R² = 0,20). La qualité du modèle augmentait légèrement lorsque la distance entre la position des participants et la station la plus proche diminuait.
Ces résultats confirment une corrélation relativement faible entre l’exposition personnelle et les mesures des stations fixes, démontrant que l’utilisation de ces dernières comme substitut de l’exposition individuelle peut entraîner des erreurs de classification. Cependant, la distance aux stations et le type de microenvironnement influencent l’ampleur de cette erreur.