Vers une Réduction des Inégalités Socio-Économiques liées au Tabagisme
En France, malgré la récente baisse historique de la prévalence du tabac dans toutes les classes sociales, la prévalence du tabac reste élevée (31 % des adultes déclarent fumer et 25 % sont des fumeurs quotidiens), en particulier chez les individus à faible position socio-économique - par exemple, chez les personnes à faible revenu, les taux de tabagisme sont significativement plus élevés et semblent avoir augmenté dans le contexte de la crise sanitaire due au COVID-19 (de 29,8 % à 33,3 % entre 2019 et 2020). Si les taux de tabagisme chez les jeunes semblent diminuer au fil du temps (34,1 % des jeunes de 17 ans ont déclaré avoir fumé au cours de l'année précédente en 2018, contre 43,8 % en 2014) Voir ici, les taux de sevrage tabagique dans la population adulte risquent d'être au point mort. En outre, parallèlement au tabagisme, le vapotage a augmenté au fil du temps, à la fois comme outil de sevrage tabagique pour environ 3 % de la population adulte, mais aussi comme substance utilisée par les adolescents (52,4 % des jeunes de 17 ans ont déclaré avoir déjà utilisé une e-cigarette en 2018, une majorité d'entre eux l'utilisant occasionnellement) voir ici. Bien qu'à ce jour il n'y ait pas de preuve que le vapotage induise des niveaux plus élevés de consommation de tabac chez les adolescents en France, cette tendance devra être suivie dans le temps. Alors que les taux de tabagisme diminuent dans le temps, les inégalités sociales dans ce domaine augmentent et nécessitent une attention particulière de la part des chercheurs (pour comprendre les mécanismes sous-jacents) et des praticiens de la santé publique et de la médecine (pour inclure des actions visant à réduire les inégalités dans les efforts existants et planifiés de lutte contre le tabagisme, tant au niveau de la population qu'au niveau individuel).