Evolution génétique de la protéine Spike chez des patients à haut risque de forme sévère de la COVID-19 traités par anticorps monoclonaux
L’étude prospective multicentrique COCOPREV (ANRS) a évalué l'efficacité des anticorps monoclonaux (AcM) dans la prévention des formes graves de la COVID-19 au sein d’une cohorte de patients présentant des facteurs de risque élevés d’évolution vers une forme sévère de la maladie.
Dans cette sous-étude, 264 patients ont été suivis pour détecter, par séquençage, l’émergence de mutations dans la protéine Spike du SARS-CoV-2 sous la pression de sélection exercée par un traitement par Casirivimab/Imdevimab, Sotrovimab ou Tixagevimab/Cilgavimab.
Les résultats ont révélé que les patients immunodéprimés avaient un risque six fois plus élevé de développer des mutations, associées à une clairance virale prolongée, mais sans impact sur leur évolution clinique. Chez les patients traités par Sotrovimab, des substitutions émergentes, telles que P337S/R/L/H, E340D/K/A/Q/V/G, et K356T/R, étaient associées à des charges virales plus élevées jusqu'à 14 jours après le début du traitement. Les patients ayant reçu du Tixagevimab/Cilgavimab présentaient un risque cinq fois plus élevé de développer des mutations, dont des substitutions spécifiques telles que R346K/I/T/S et K444R/N/M retrouvées chez les variants BQ.1 et XBB. En conclusion, le risque élevé d’émergence de mutations dans la protéine Spike mis en évidence par nos résultats souligne l’importance d’étudier de manière approfondie l’impact de ces mutations sur les patients, ainsi que l’impact de l’utilisation des AcM sur la trajectoire évolutive du SARS-CoV-2.