EPICLIN 2025 / JSCLCC 2025
À l’occasion de ce rendez-vous annuel réunissant la communauté francophone de l’épidémiologie clinique et des biostatistiques appliquées à la recherche biomédicale, de nombreux sujets ont été abordés, notamment les innovations méthodologiques pour les essais cliniques, les apports de l’intelligence artificielle en recherche clinique, ainsi que les approches en inférence causale.
Les équipes PEPITES et CLEPIVIR de l’IPLESP étaient présentes, avec une implication dès l’organisation de l’événement grâce au Pr Florence Tubach (PEPITES), membre du comité scientifique. Trois communications de notre institut ont été présentées.
Bertrand Bouvarel (CLEPIVIR) a remporté le prix de la meilleure communication orale pour son travail intitulé « Inférence causale par génération de données synthétiques à partir de dossiers médicaux électroniques comme alternative à la pondération inverse : une étude de simulation ». Cette étude exploratoire comparait l’utilisation de différents modèles génératifs (GAN, transformers, CART) à une méthode standard de pondération IPTW pour l’émulations d’essais randomisés. Les résultats démontrent l’intérêt de l’intégration de données synthétiques notamment dans le cas des transformers et CART, permettant l’obtention de performances similaires par rapport à l’IPTW standard tout en réduisant l’impact des poids extrêmes et en amplifiant la taille d’échantillon initial.
Maxime Beydon (PEPITES) a présenté en communication orale l’émulation d’un essai clinique dans le SNDS, évaluant la balance bénéfice-risque de l’aspirine en prévention primaire des maladies cardiovasculaires au moment du diagnostic d’artérite à cellules géantes. L’approche méthodologique reposait sur une méthode de clonage, censure et pondération, intégrant un évènement et une exposition témoins afin d’évaluer la confusion résiduelle. Les résultats suggèrent un équilibre entre bénéfices cardiovasculaires et risques hémorragiques à un an, avec un effet différent selon le sexe : un bénéfice chez les femmes, mais pas chez les hommes.
Cyrille Guillot-Tantay (PEPITES) a également présenté un essai émulé à partir du SNDS sous forme de poster, dont le sujet portait sur les bandelettes sous-urétrales dans la prise en charge de l’incontinence urinaire d’effort. Les complications à long terme des deux types de bandelettes, retro-pubiennes et trans-obtruratrices, ont été comparés à l’aide d’un modèle de Cox pondéré par un score de propension. Le risque d’ablation de bandelette ou de section de bandelette était plus important avec les bandelettes TVT que les bandelettes TOT avec un effet dépendant du temps.
Ce congrès fût également l’occasion d’échanges scientifiques de qualité sous l’égide d’une organisation engagée afin de promouvoir l’écoresponsabilité des rencontres scientifiques.