Sécurité à long terme des bandelettes sous-urétrales pour l’incontinence urinaire d’effort chez la femme : un essai émulé utilisant le Système National des Données de Santé français

Bandelettes sous-urétrales : Une étude française de référence évalue la sécurité de la technique chirurgicale

L’étude, publiée dans la revue eClinicalMedicine, du groupe The Lancet et financée via PHRC, met en lumière les complications à long terme liées à l’implantation de bandelettes sous-urétrales synthétiques chez les femmes atteintes d’incontinence urinaire à l’effort. Elle s’inscrit dans un contexte marqué, en France comme à l’international, par des interrogations croissantes sur la sécurité de ces dispositifs.

Depuis les années 2000, le traitement de référence se traduit par la pose de bandelettes sous-urétrales synthétiques qui visent à soutenir l’urètre pour prévenir les fuites. Deux techniques chirurgicales existent, choisies en fonction du profil de la patiente et de la préférence du praticien : 

  • TVT (Tension-free Vaginal Tape), par voie rétropubienne

  • TOT (Trans-Obturator Tape), par voie transobturatrice

Une étude inédite menée sur toutes les femmes opérées en France entre 2011 et 2018

Peu d’études ont jusqu’ici permis de comparer ces deux techniques d’implantation. Ces travaux utilisent le cadre méthodologique innovant d’émulation d’essais cliniques à partir de données en vie réelle. L’étude repose sur les données médico-administratives du Système National des Données de Santé (SNDS), et a permis d’analyser les parcours des 215 141 femmes opérées en France entre 2011 et 2018 pour une incontinence urinaire à l’effort, avec pose d’une bandelette TVT ou TOT. 

Une étude utile pour mieux éclairer les choix thérapeutiques

Les résultats montrent une différence statistiquement significative entre les deux approches chirurgicales. À 5 ans, 4,13 % des femmes opérées par TVT ont dû subir une intervention pour retrait ou section de la bandelette, contre 3,25 % pour celles opérées par TOT.

Ces données montrent que les complications peuvent survenir plus de 5 ans après l’intervention et en décrivent la nature. De fait, elles permettent de mieux informer les patientes, donc de mieux guider les futures décisions thérapeutiques dans le cadre d’une décision médicale partagée.